Acheter un logiciel libre ?
Il est utile de rappeler que la mutualisation est un instrument d’assurance. Il s’agit de se prémunir ensemble contre des risques qui menacent chacun.
Deux risques importants qui menacent les systèmes d’information en matière de logiciel sont : la situation de client captif (vendor lock in) et la dépendance à des standards propriétaires (coût de sortie élevés). Le recours au logiciel libre permet :
- de séparer le choix de la solution et le choix de la prestation (et donc aiguise la concurrence)
- d’augmenter l’interopérabilité.
Il est possible de répondre seul à ces risques, mais cela coûte cher. Il est par exemple illusoire de vouloir mettre en concurrence le libre et le propriétaire sur le même cahier des charges s’il n’existe pas de solution libre déjà développée et approchant de la demande.
Lorsqu’il existe des solutions libres qui répondent peu ou prou au besoin, il n’y a pas besoin d’appel d’offre pour faire un choix (le code des marchés publics ne s’adresse qu’aux objets onéreux). Il est possible :
- de se faire assister pour faire un choix
- de recourir à des ressources internes pour ce faire.
Mettre ensuite en concurrence1 sur la garantie, les prestations, la formation, …
Il faut chercher qui pourrait avoir des besoins analogues.
Ceci permettra de distinguer dans nos besoins :
- Le générique
- Le spécifique
On veillera particulièrement à trois principes :
- L’architecture modulaire
- Le respect scrupuleux des standards
- L’utilisation de composants pérennes, avec si possible un travail conjoint avec leurs communautés (certaines SSLL ont des droits en écriture dans les “trunks” de certains logiciels et participent à leur développement).
Le code des marchés publics permet les marchés groupés. Ils sont particulièrement adaptés pour acheter du développement logiciel à plusieurs. Mais beaucoup de collectivités hésitent à y recourir en arguant de la lourdeur administrative. Est-il possible, si l’on se fait confiance (par convention ?), d’acheter séparément des briques logicielles libres et de les assembler au terme des marchés ?
Il est utile d’alotir le développement et de mettre plusieurs entreprises sur le développement. En demandant si possible l’utilisation de méthodes agiles. Cela évite la viscosité que peut ajouter le premier prestataire, qui a tendance à se croire (et à être) ensuite en terrain conquis. Cela accélère la concurrence sur le service car il est probable que toutes les entreprises participant au développement feront par la suite du service sur le produit.
La suite de la vie d’un logiciel libre métier, ce sont des marchés de services (le développement de fonctionnalités supplémentaires est un service), dont il faudra arbitrer le dépôt de code associé dans le projet.
Ce rôle d’administrateur du projet peut faire partie du marché initial.
Pour qu’il y ait concurrence, il faut qu’il y ait plusieurs prestataires capables de répondre.
Le comptoir du Libre est une plate-forme collaborative, recensant les logiciels libres métiers utiles aux services publics, à leurs utilisateurs, ainsi qu’à leurs prestataires.
Cette plate-forme permet non seulement de trouver les outils correspondant aux besoins de chacun, mais aussi de partager des expériences et d’identifier des partenaires. Les notes et les avis attribués par des utilisateurs ayant déjà eu recours à ces outils, sont consultables sur la plate-forme.
- Site web Le Comptoir du Libre.
- Consulter l’article dédié sur la FAQ pour faire ses premiers pas sur Le Comptoir du Libre tout en étant guidé.